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Bouddhisme et Gestalt ... des postures qui se ressemblent.




La Gestalt-thérapie et le bouddhisme partagent plusieurs principes fondamentaux, notamment la présence, l'acceptation de soi et la pleine conscience, mais ils abordent ces concepts avec des méthodes et des intentions légèrement différentes. La Gestalt-thérapie, développée par Fritz Perls dans les années 1940, s'inscrit dans le domaine de la psychologie humaniste et vise à aider les individus à se reconnecter à leurs émotions, à être présents dans l'instant et à mieux comprendre leurs comportements et réactions

Le bouddhisme, qui est plus ancien, se fonde sur une tradition spirituelle cherchant à alléger la souffrance à travers une compréhension de soi et du monde, ainsi qu'un détachement de l'ego et des désirs.


1. La Pleine Conscience et l'Attention au Présent

Gestalt : La pleine conscience en Gestalt-thérapie consiste à encourager les patients à se reconnecter au "ici et maintenant". Dans une séance, le thérapeute peut guider le patient à ressentir pleinement ses sensations physiques, ses pensées et ses émotions. Par exemple, si une personne parle de colère, le thérapeute pourrait lui demander où cette émotion se manifeste dans son corps, l'aidant ainsi à être pleinement conscient de son expérience au lieu de s'évader dans des pensées ou des souvenirs.

Bouddhisme : Dans la méditation bouddhiste, la pleine conscience est une pratique centrale. Les pratiquants sont encouragés à observer leurs pensées et émotions sans jugement ni attachement. L'objectif est d'atteindre un état où l'on est conscient de tout ce qui se passe, mais sans se laisser emporter. Par exemple, dans la méditation Vipassana, on observe les sensations corporelles, en acceptant qu'elles viennent et partent, développant une conscience profonde et détachée de l'expérience.

Études et exemples : De nombreuses études, notamment celle de Kabat-Zinn sur la Réduction du Stress Basée sur la Pleine Conscience (MBSR), montrent que la pleine conscience diminue le stress et améliore le bien-être. En Gestalt, des recherches comme celles de Philippson ont montré que la prise de conscience des sensations corporelles pendant une séance thérapeutique aide les patients à surmonter des traumatismes et à réguler leurs émotions.


2. Acceptation et Non-jugement

Gestalt : En Gestalt-thérapie, l'acceptation de soi est centrale. On encourage le patient à explorer ses pensées et émotions sans s'auto-critiquer. Par exemple, une personne en séance peut exprimer de la tristesse ou de la peur sans craindre d'être jugée ou d'avoir à se censurer. Le thérapeute crée un environnement de soutien où toutes les émotions et pensées sont accueillies comme légitimes et dignes d'exploration.

Bouddhisme : Le bouddhisme enseigne également l'acceptation à travers le concept d'impermanence. Plutôt que de s'identifier à ses pensées et émotions, le pratiquant apprend à les observer et à comprendre qu'elles sont éphémères. Ce détachement conduit à une acceptation profonde de la réalité, y compris de la souffrance. Cette approche est bien illustrée dans le concept de la « non-dualité », où l'on voit la réalité sans division entre le soi et les autres.

Études et exemples : Des études sur l'auto-compassion, inspirées du bouddhisme, montrent que le non-jugement et l'acceptation diminuent la dépression et l'anxiété. Des recherches sur la Gestalt, comme celles menées par Yontef, montrent également que l'acceptation de soi dans un cadre thérapeutique aide à développer la résilience émotionnelle et la conscience de ses besoins profonds.


3. La Relation au Soi et aux Autres

Gestalt : La relation au thérapeute est un aspect clé de la Gestalt-thérapie. Le thérapeute est un "miroir" actif qui aide le patient à voir ses schémas comportementaux. Par exemple, si un patient a tendance à éviter le contact visuel, le thérapeute peut le noter et l'explorer ensemble. L'objectif est d'aider le patient à mieux comprendre comment il se lie aux autres, et comment il peut améliorer ces relations.

Bouddhisme : Le bouddhisme avec l'accent sur la compassion envers soi et les autres. La méditation de la bienveillance (Metta) encourage les pratiquants à cultiver des sentiments d'amour et de bienveillance pour eux-mêmes et pour tous les êtres. Cela renforce l'idée que, en délaissant son ego, on devient plus ouvert aux autres et on se connecte à eux de manière authentique et sans attentes.

Études et exemples : Les recherches montrent que la Gestalt-thérapie améliore les relations interpersonnelles en favorisant une conscience de soi plus accumulée et une communication plus authentique. De même, des études sur la méditation de la bienveillance (comme celles de Neff et Germer) montrent que le développement de la compassion envers soi-même et les autres réduit le stress et améliore les relations.


Conclusion

Gestalt-thérapie et bouddhisme s'inscrivent dans des traditions différentes mais convergentes sur de nombreux points : l'attention au présent, l'acceptation, et l'harmonisation des relations avec soi et les autres. La Gestalt utilise des techniques psychologiques concrètes pour aider les individus à intégrer ces pratiques dans leur vie quotidienne, tandis que le bouddhisme cherche une transformation spirituelle et un apaisement global de la souffrance. En combinant les deux approches, on pourrait potentiellement obtenir une approche complète de développement personnel, qui allie introspection psychologique et sagesse spirituelle.

Pour aller plus loin, la combinaison de la Gestalt et du bouddhisme dans des contextes thérapeutiques modernes fait l'objet de recherches croissantes, et on commence à voir émerger des pratiques qui intègrent les deux pour aider à surmonter le stress et l'anxiété.

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